L’hommage d’une ville à Maurice Trintignant
A Vergeze, le souvenir de Maurice Trintignant, qui en fut longtemps le plus illustre des citoyens, est désormais coulé dans le bronze. Celui d’une magnifique sculpture à l’échelle 1 du pilote au volant d’une Bugatti 51, sur laquelle le Maire de la cité gardoise a levé le samedi matin en présence de la famille de l’ancien champion et de nombreuses personnalités du monde de l’automobile.
Disparu en 2005, Maurice Trintignant a marqué la vie de la commune de Vergeze en s’y installant dès 1938, pour ne plus jamais s’en éloigner ensuite. Une ville si étroitement liée son histoire personnelle, qu’il eut même l’honneur d’en porter… l’écharpe de Maire de 1959 à 1965 !
Mais Maurice Trintignant, « Pétoulet » pour le monde de la course, fut avant tout un immense champion, au cours d’une carrière entamée en 1938, sur cette fameuse Bugatti 51 au volant de laquelle son propre frère Louis avait trouvé la mort en compétition quelques années auparavant. Un long parcours prolongé jusqu’à la moitié des années soixante, dont la double victoire au Grand Prix de Monaco, en 1955 pour le compte de la Scuderia Ferrari, puis en 1958, constitua l’apogée. En cela, il fut le premier vainqueur français de la Formule 1 moderne, et longtemps le seul.
Samedi, parmi les invités, Robert Manzon avait des souvenirs plein la tête. figure emblématique des Grand Prix des années 50 et désormais l’un des seuls survivants de l’époque avec André Simon et l’Argentin José Froilan Gonzalez. « Dans le monde de la course automobile, il fut mon premier adversaire et mon premier ami ! Nous ne nous sommes jamais quittés par la suite… », confesse ce jeune homme de 93 ans. Soit très exactement l’âge que Maurice Trintignant aurait atteint en ce 30 octobre...
Texte et photo : Jacques Furet