Pleins phares sur... la Ligier JS3

Surtout connu pour son implication dans le monde de la F1 entre 1976 et 1996 comme pilote et constructeur, Guy Ligier aura cependant touché à toutes les disciplines. Après la moto en passant par le rallye et l’endurance au sein de l’écurie Ford France, il décide en 1969 de construire ses propres voitures de courses.

Le programme entamé avec la JS1 (en hommage au pilote Jo Schlesser, son grand ami tragiquement disparu lors du Grand Prix de France 68) se poursuit en 1971 avec l’ambitieuse barquette JS3 propulsée par un V8 Ford Cosworth de près de 450 cv. Si les JS1 et JS2 furent des voitures conçues avant tout pour la route, le JS3 est un modèle unique spécialement développé pour une course : Les 24 Heures du Mans.

C’est Guy Ligier en personne qui se chargera des premiers tours de roues de son prototype lors des essais qualificatifs, le 17 avril 1971. Dépassant toutes les espérances de ses concepteurs, elle réalise un temps de 3 minutes et 36 secondes ; parvenant même le lendemain, à franchir la ligne d’arrivée en 2ème position lors des 3 Heures du Mans ! (En 1971, l’Automobile Club de l’Ouest décide de doubler la traditionnelle séance d’essais du mois d’avril d’une course de trois heures afin de garantir plus de spectacle au public).

Toujours en vue de préparer la JS3 pour les 24 Heures, Guy Ligier l’engage une semaine plus tard à Montlhéry (1ère victoire) puis à Magny Cours pour effectuer différents tests "aérodynamiques" avec une queue de carrosserie bien plus courte que celle des 24 Heures (carrosserie actuelle).

Pour sa deuxième participation à la course mancelle, Guy Ligier fait équipe avec Patrick Depailler. Avec un honorable 17ème temps lors des qualifications, à 26 secondes de la Porsche 917 LH de Rodriguez/Oliver, la JS3 tiendra un très bon rythme jusqu’à ce que sa boîte de vitesse ne lui fasse défaut. Tenant à tout prix à passer le drapeau à damier, il a fallu à l’équipe 4 heures pour remettre en état la boite de vitesse, mais au final la distance parcourue insuffisante ne permit pas à la voiture d’intégrer le classement. Malgré tout son potentiel, la JS3 n’évoluera plus en compétition suite à l’accord signé avec Citroën (devenu propriétaire de Maserati). Guy Ligier se recentrera à partir de 1972 sur la production de sa GT, la JS2, propulsée par le V6 Maserati, monté notamment sur la Citroën SM.

Après avoir été pendant de nombreuses années conservée Outre-Manche, la seule et unique Ligier JS3 est désormais en France et court en Classic Endurance Racing. Les spectateurs présents au Mans Classic ont pu attester de ses performances !

Photos : www.photoclassicracing.com / www.jmbbc.fr