Les 22e Routes du Jura 2019 (THRF)
La 22e édition des ROUTES du JURA disputée les 6-7-8 septembre a réuni 66 équipages répartis en 3 catégories, Expert (19), GT (29), et Régularité (18). Cinquième et avant-dernière manche du Trophée Historique des Régions de France (THRF) qui en compte six cette année (Routes des Vosges à venir fin octobre).
Après un prologue le vendredi après-midi destiné à mettre les concurrents dans le bain, le rallye débute vraiment le samedi matin tôt, pour 3 étapes d’environ 130 km chacune.
Le parcours conduit les équipages vers le sud avec une première pause (trop courte) au château d’Arlay haut lieu vinicole jurassien et propriété d’un passionné d’automobiles anciennes italiennes. Puis une boucle encore plus au sud, paysages magnifiques, et retour à Arlay en milieu d’après-midi avant la remontée vers Dole.
Au soir du samedi, Lambert-de Roover (Autobianchi) et Kellenberger-Liechti (Dauphine G), premiers et troisièmes du THRF en GT l’an dernier, sont premiers et troisièmes en Expert. L’apprentissage a été rapide. Thirion père et fils, anciens vainqueurs de l’épreuve, complètent le podium. L’écart entre les deux premiers n’est que de 3 points, du jamais vu !
En GT, le couple Diederich (Alfa) devance le couple Normand (Opel) et Simonis-Damseaux (Escort) qui, eux, sont descendus d’une catégorie et se sont beaucoup fait chambrer pour cela pendant tout le week-end.
En Régularité, Henry-Rems (Porsche 911), et Coetsier-Coetsier (Porsche 914), nouveaux venus dans le Jura, encadrent Darley-Gronfier toujours à bord de la plus vieille auto du rallye (Jaguar, 1959) vainqueurs l’an dernier.
Au dîner, Olivier Sussot présente les excuses de l’organisation pour deux évènements malheureux dont il n’est pas responsable : une course cycliste improvisée et non déclarée en préfecture a perturbé la deuxième étape ; et une escouade d’environ 500 motards a monopolisé la seule station d’essence disponible, toujours au milieu de cette funeste deuxième étape.
Les deux étapes du dimanche matin vont modifier quelque peu l’ordonnancement du samedi.
En Expert, Legenne père et fils (Opel Commodore), actuellement en tête du THRF, vont revenir du diable vauvert (5e), et coiffer sur le fil les Thirion (Alfa) et l’incroyable Dauphine Gordini de Kellenberger-Liechti.
En GT, Normand-Normand (Opel GT), co-organisateurs des Routes des Vosges à venir et vainqueurs ici en 2017, devancent Diederich-Diederich (Alfa) et les nouveaux venus en GT, Simonis-Damseaux (Ford Escort).
En Régularité, Darley-Gronfier (Jaguar XK 150) confirment leur victoire de l’an dernier, face à une concurrence plus affûtée cette année, Henry-Rems (Porsche 911) et le couple Grislain (Golf GTI).
Comme souvent, les discussions vont bon train à l’issue des étapes, toujours ponctuées par un extraordinaire buffet concocté par l’équipe organisatrice et qui a, depuis toujours, participé à la renommée du rallye.
Les Expert déplorent un peu trop de ZR (zones de régularité) cette année. Autrefois, elles étaient la signature de la catégorie.
Les GT ne veulent plus entendre parler de ZR, veulent davantage de cartographie et une navigation encore plus dure. Autrefois ils reprochaient à l’expérimenté organisateur, Olivier Sussot, de les saouler avec ses trop nombreuses cartes dont il raffole.
Les Régularité sont globalement contents. Ils sont d’ailleurs en nette augmentation cette année, et c’est une évolution notable et inattendue. Ils veulent des ZR, et sont servis, environ 150 km cette année, contrôlés par de très nombreuses balises Chronopist*. Et leur navigation est facile. En revanche, ils ne veulent toujours pas reconnaitre qu’une arête de poisson (fléché allemand) est bien plus facile qu’un carto-puzzle ce qui est pourtant une évidence.
A l’issue de cette édition, les organisateurs sont un peu perplexes et interrogatifs face à toutes les contradictions qu’ils ont entendues pendant le week-end. Depuis toujours ils s’attachent à écouter les concurrents et à tenter de leur donner ce qu’ils attendent. Mais si les Expert s’ennuient dans les zones de régularité et veulent surtout de la navigation dure, si les GT souhaitent aussi une navigation plus corsée et surtout pas de régularité, si des vieux concurrents Expert « descendent » en GT et si des GT « montent » en Expert, où va se situer la césure entre les deux ? Et pour aller plus loin (trop loin ?), y a-t-il un intérêt à conserver les deux ?
Enfin, comment faire en sorte que le plateau ne dérive pas vers des autos trop « modernes » ? Il faut des Porsche et des 205 ou autres GTI, mais pas trop. Il est fondamental que les Austin-Healey, MG-A ou TR 3 ne tombent pas dans l’oubli. Les questions sont nombreuses. Il reste peu de temps pour y répondre. Les souhaits exprimés sont si contradictoires entre les catégories, et entre confirmés et débutants. L’autre risque est que le THRF se perde dans tout cela. Ce serait très dommage.
organisation : OLD CARS CLUB JURASSIEN
Portfolio
Documents joints
Classements 2019 (PDF - 3.3 Mio)