Rallye Maroc Historique #4 : Statu Quo en tête
Jour 4 : jeudi 31 mai
Quatrième journée de course disputée sous une chaleur accablante
faisant souffrir les hommes comme les machines. Et Chantriaux résiste !
Ce soir, nous pourrions presque dire que
le Rallye du Maroc Historique a pris ses
quartiers d’hiver. Le voici faisant étape à
Ifrane, une ville totalement atypique,
construite par les français et à
l’architecture savoyarde. L’hiver, on fait
même du ski dans la région de cette ville
de villégiature. Certes, comme souvent
en montagne, c’est un violent orage qui a
accueilli le rallye. Mais sa fraîcheur ne
fera pas oublier cette journée où le
thermomètre frôla en permanence les
40°. Cette chaleur accablante rend
difficile le travail des mécaniques. Hier
déjà, les deux Peugeot 504 V6 Coupé
prirent feu au même instant pour des
raisons de vapor-lock. Et bien des
concurrents redoublent d’astuces pour
chercher à refroidir les moteurs.
Trous
dans le capot pour certains, calandres
démontées, voire découpées pour
d’autres... Chacun y va de son système
D.
CHANTRIAUX SEREIN...
Si il est un pilote qui continue sa
trajectoire sans dévier d’un pouce, c’est
bien Eric Chantriaux. A la question posée
hier de savoir s’il allait pouvoir résister
aux monstres de puissance qui le
talonnaient, la réponse de l’aixois fut
implacable. Non seulement Chantriaux a
résisté mais chaque jour, il semble
capable d’accentuer son avance : 2"9
mardi soir, 1’03" mercredi soir, sa marge
est passée à 1’16". Quand on se bat pour
la gagne, chaque dixième de seconde
compte... Derrière lui, la résistance n’a
pas vraiment évoluée depuis hier.
On
retrouve second Bernard Munster et sa
Porsche, à 1’16"3, donc, sui de Paul-
Emile Decamps avec son Opel à 2’25"1
qui contient désormais Eric Van de Poele
à 3’36"1.
LA SURPRISE CLEMENT !
En fait, aujourd’hui, la nouveauté,
heureuse, qui plus est, est venue du
jeune Eric Clément sur sa Porsche SMG.
Hier déjà, il avait démontré ses capacités,
en signant un troisième chrono et
globalement des performances aux avant-postes, entrecoupées
malheureusement de problèmes
mécaniques : crevaison, puis une rotule
cassée. Hier, il pointait à la huitième
place avec ses problèmes. Ce soir, le
voici cinquième officieusement, après un
premier temps scratch lors de son
premier rallye. Le jeune pilote SMG
démontre un beau potentiel.
BEAU TOP 10 !
Autre pilote dont il convient de souligner
les performances et la régularité, c’est
Antoine Vandromme. L’an passé, il se
mesurait avec son père, lui sur une 911,
son père sur Ford Escort RS. Résultat :
un match presque nul. Aujourd’hui, le
"bambin" s’échappe et pointe à une fort
belle sixième place, devançant par
exemple un pilote très talentueux et très
expérimenté : Jean-Pierre Manzagol.
"Manza" (photo 1 ) mène sa R5 Turbo avec
intelligence et chaque qui passe le
ramène un peu plus des premières
places. Le pilote Corse devance Jean-
Pierre Mondron, le boss de l’équipe
Kronos qui, depuis les ennuis
d’allumage de Grégoire De Mevius ne
se montre plus aussi dominatrice que
les années précédentes.
Mondron
8ème, De Mevius bien revenu mais
pointé 25ème devant le troisième pilote
de l’équipe, Philippe Vandromme. Enfin,
Fred Daunat et Pili De Lafontaine
complète ce "top ten" éloquent. Fred
Daunat est un peu le rescapé du
Daunat Classique avec son coupé SM
depuis l’abandon, hier, de Jean-
Jacques Julien au volant de sa DS
proto. Aujourd’hui, pour Fred, le
couperet n’est pas passé loin. Sur le
routier le menant au départ de la
première spéciale du jour, il croise un
camion. De toute évidence, il n’y a pas
assez de place pour deux. Fred
empiète alors sur le bas coté mais une
pierre tord un bras de suspension. Il
poursuit son chemin tant bien que mal
mais le fameux bras cède. L’addition
est alors toute autre. Attardé mais
huitième tout de même avec encore
deux jours de compétition inscrites au
menu.
AVEC LES FRANÇAISES
Outre Daunat, il faut reconnaître que le
clan des françaises est bien représenté.
Chez les hommes au losange, par
exemple, Brianti avec sa sympathique
Alpine A110, toujours aussi belle à voir
évoluer, pointe à la 14ème place.
Jean-
Pierre Lajournade et sa R12 Gordini est
28ème. Chez les hommes frappés du
"Lion", on trouve en première position
Roland Streit à la 19ème place avec sa
505 Turbo, Michel Faraut sur un coupé
V6 de Jean Luc Bolla à la 21ème place,
Serge Zèle sur la seconde 505 Turbo à
la 22ème position. Pour ce dernier, les
problèmes d’amortisseurs rencontrés
hier ne sont plus que de lointains
souvenirs. Enfin, Pascal Dro est bien
remonté de la dernière à la 37ème
place avec sa 504 Ti. Il semble avoir
enfin trouver la solution à ses
problèmes de vapor-lock. Et alors que
l’on pensait les deux splendides 504 V6
de Vaison Sport sur la liste des
abandons, on a eut le plaisir de les
retrouver au départ ce matin. Certes
très loin au classement mais en piste
néanmoins pour une fin de rallye qui
prend pour elle l’aspect d’une séance
de mise au point. N’oublions pas
qu’elles sont neuves... Dominique
Depons va, lui, de problème en
problème. Il n’est que 33ème, ce qui ne
l’empêche pas de le voir apparaître
dans le haut des feuilles de temps de
temps à autre...
L’orage de ce soir aura probablement
rafraichi les esprits et les machines. Il
faudra faire preuve de sang froid dans
les épreuves qui attendent ce beau
monde demain.
photo1 : J-P. MANZAGOL / V. MAGINI
Hommage...
Hier, nous nous faisions
l’écho d’un accident, une
chute, touchant des
commissaires lors de
l’étape de Ouarzazate.
Hélas, mille fois hélas cet
accident vient d’endeuiller
le monde du rallye, Alain
Beltrando n’ayant pas
survécu à ses lourdes
blessures. Il est évident que
tous les équipages, toutes
les personnes présentes
sur le rallye se joignent à
l’organisation, très touchée
par cet accident, pour que
sa famille, ses proches,
ses amis, commissaires ou
non, trouvent tout le
réconfort nécessaire dans
cette dramatique épreuve
Contact :
Maroc Historique
11000 SALE
Tél : 00212 537877475
Contacter par E-Mail
www.rallyedumaroc-historique.com
Texte : JBCOM 92 /Alain Bernardet
photos : Fred Chambert, Cathy Dubuisson, F.Haase