Maroc Historique #7 : la guerre commence
Hier, nous faisions l’écho d’écarts qui avaient tendance à se creuser. Aujourd’hui, au terme d’une journée de course assez folle, la course s’est décantée pour le leadership. Bérenguer est, ce soir, désormais un solide leader. Pour les places d’honneur par contre, rien n’est joué !
Hier, Jean-François Berenguer
et madame comptait 1’30’’
d’avance. Trop juste pour respirer
tranquillement ; une crevaison, un
petit problème et tout s’écroule. Ce
soir, cette avance est portée à près
de 3’00’’. De quoi aborder les
derniers 65 km de chrono prévus
demain samedi avec plus de
sérénité. Encore quatre spéciales
et la belle Escort blanche et bleue
couvée par l’équipe de Manu
Cauchy pourra dérouler jusqu’au
podium d’arrivée au Taj-Palace.
Sa position de leader de
Berenguer est d’autant plus solide
que son rival direct, Bernard
Munster, a mis un genou à terre
dès la seconde épreuve du jour.
Dans Had Rhoualem, sa pompe à
essence décide de faire des
siennes. Munster ne repartira pas
de la journée mais compte bien
repartir pour la dernière journée.
Ce soir, seul Patrick Borne,
neuvième, défend l’honneur de
l’équipe BMA.
GACHE ET DE MEVIUS A L’ATTAQUE !
Munster éliminé de la course au
podium, nous vaut une lutte sans
merci entre Philippe Gache et Grégoire De Mevius. On connait
l’immense talent de ces deux
pilotes à la carrière bien remplie. Il
ne faut pas s’attendre à ce qu’ils se
fassent des cadeaux.
Au départ ce
matin, seules deux petites
secondes séparaient De Mevius de
Gache. L’écart passait à huit
secondes au terme de la première
spéciale de ce vendredi, « Paysage
d’Ito ». Dans la suivante, « Had
Rhoualem », Gache frappait un
grand coup en reprenant 19’’
d’un coup à son adversaire.
Comme dans cette même
spéciale, Munster disparaissait,
voici Gache installé à la seconde
place. Pour la petite histoire,
Munster n’allait pas être le seul
pilote à être frappé par le sort dans
cette nouvelle épreuve au profil
particulier. Lethier partait à la faute
et en tonneau et Barrile laissait sa
Sunbeam Lotus sur le bord de la
piste avec une roue arrachée. C’est
l’abandon tout comme pour Michel Crespel, auteur d’une belle
course jusqu’à présent, dont le
moteur de sa Renault 5 Turbo céda
sur la piste. Dans cette spéciale
nouvelle, on soulignera la belle
performance de Paul-Emile
Decamps (6°). Pour Anto Wan
(Antoine Vandromme), la journée
débute de la meilleure façon, par
un temps scratch à égalité avec
Franck Cunningham. Antoine a
réussi son pari de réintégrer au
plus vite le top-cinq.
Désormais, il
s’est mis un autre objectif :
reprendre demain une seconde au
kilomètre à Lionel Hansen pour le
coiffer sur le poteau.
GACHE ENFONCE LE CLOU…
Mais revenons en à la lutte entre
Gache et De Mevius car elle risque
d’animer toute la fin de course et
on s’en réjouit à l’avance. Si nos
comptes sont bons, à ce moment
précis de la course, l’avance de la
Mazda sur la Nissan se chiffre à 11
secondes. Statu-quo dans la
troisième ES : Berenguer se
rappelle à ces messieurs et De
Mevius grappille une petite
seconde à Philippe Gache. Patrick
Borne est quatrième devant
Cunningham. Dans la dernière ES,
le mythique Khatouat où le Rallye
du Maroc a écrit quelques-unes de
ses plus belles pages, Gache à
nouveau un grand coup. Il reprend
d’un coup 23 secondes à son
adversaire. Dans l’habitacle de la
Mazda, on savoure l’instant.
Nicolas Rivière, assis dans le
baquet de droite souffle et évacue
la tension. « Sur les derniers
kilomètres, on était à fond de cinq
depuis un moment, c’est à dire à
plus de 200 km/h avec des bosses
toujours à fond, sur fond de ciel et
sans vraiment savoir ce qui se
trouve derrière. Il fallait faire une
confiance absolue aux notes de
Yves (Loubet).
J’avoue, j’ai eu peur à
certains instants. C’est bon pour
des gamins de 20 ans, plus pour
nous… ». Philippe Gache lui
lancera d’ailleurs un « excuse-moi
Nico… », bien conscient de la
situation.
Voilà donc l’ambiance de la
course en tête. Mais cela ne doit
pas nous faire oublier la belle
course de Lionel Hansen (5°),
rapide et d’une régularité
fantastique, d’Ante Wan, revenu 6°,
d’Alain Oreille qui prend depuis un
moment la mesure des spéciales
et qui n’a désormais qu’un seul
objectif : amener la belle Ascona
400 du team Bolla à Marrakech.
Un peu loin dans le classement, on
note la présence des Peugeot 505
avec Zele (14°) qui a passé Roland
Streit (18°) victime d’une crevaison
avec un changement de roue en
pleine épreuve et de Fred Daunat
(17°) avec sa célèbre SM. A
l’arrivée de Hab Rhoualem, Fred
était d’ailleurs tout sourire. Il a
particulièrement apprécié ce type
de terrain sablonneux. Sur ce
terrain, on le retrouve aux avant postes.
Dans le Top-20, on retrouve
maintenant Christian Kelders,
Franck Servais, le retour de Gérard
Brianti, et Luc Lagier.
Texte : JBCOM 92 /ALAIN BERNARDET
photos : Organisation
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photo1 : P. GACHE / N. RIVIERE