12e Tour de Corse Historique : Sous haute surveillance !
A un mois du départ désormais, chacun fourbit ses armes, met la dernière touche à la préparation de sa monture. Le plateau, lui
affiche complet et un nouveau record. C’est 220 concurrents qui sont inscrits pour en découdre sur les routes de l’ile...
On ne peut évoquer les concurrents du
prochain Tour de Corse Historique sans
aborder les équipages engagés en
« Régularité ». Ces derniers seront répartis
en trois catégories VHRS en fonction de
leur choix de moyenne de vitesse
imposée : VHRS « H » pour la moyenne
Haute, VHRS « I » pour la moyenne
intermédiaire et VHRS « B » pour la
moyenne basse. L’essentiel des
concurrents se répartissent dans les
catégories « H » et « I », la moyenne Basse
restant pour l’essentiel un choix pour des
voitures très anciennes comme deux
Citroën¨Traction de ...1952 et 1955 ou
encore une petite Ford Anglia de 1961.
Les concurrents engagés en « Régularité »
courent aussi après le temps et le
chronomètre, mais à leur façon. Il n’est
plus question de chrono absolu mais de
respecter une moyenne imposée, à la
seconde près. Là où les choses se
compliquent c’est que cette moyenne doit
être respectée sur la totalité du parcours
déterminé. Si l’épreuve spéciale fait 20 km,
c’est à chaque mètre parcouru que la
moyenne doit être respectée, pas question
de rouler vite et d’attendre l’heure idéale
à ...trois mètres de la ligne d’arrivée. Trop facile.
Jusqu’à cette année, l’application de cette
réglementation réclamait une logistique
considérable avec notamment des
contrôleurs placés impunément et de façon secrète le long des épreuves
spéciales.
Ils étaient là , chrono en main,
pour s’assurer du respect des moyennes.
En fin de journée, on dépouillait le tout et
les... pénalités tombaient en même temps
que les... réclamations.
Cette année, le Tour de Corse Historique
change de méthode et passe un cap
déterminant dans son organisation.
Chaque voiture sera équipée d’un
appareil de contrôle extrêmement précis
et rigoureux : le Tripy fabriqué en Belgique,
près de Charleroi. Les épreuves de
régularité sont légions en Belgique mais le
Tripy, à l’origine, n’est pas né pour cette
pratique automobile. Il a été mis au point
pour les motards amateurs de rallye et ne
pouvant sans cesse manipuler un GPS avec
leurs gants. Le Tripy est automatique et
une fois programmé, il ne nécessite plus
de manipulation. Il combine les services
d’un GPS très précis (4 mètres) et d’un
chronométrage au 100°/s alors que
l’organisateur du Tour de Corse
chronomètre à la seconde.
Lors de reconnaissances précises du
parcours, effectuées par Alain Lopes, les
points GPS sont relevés de façon très
rigoureuse. Ensuite, les informaticiens
programment les appareils nécessaires aux
concurrents en fonction des relevés de
ces points GPS. Le concurrent, lui,
conserve son Tripmaster pour les
distances parcourues. Il faut bien qu’il
travaille un peu... Mais on pourrait aller
beaucoup plus loin avec le Tripy en
intégrant ces distances (donc le roadbook)
à l’appareil. Cela dépend des
souhaits de l’organisateur. Pour le Tour de
Corse Historique, la première tâche de
l’équipage sera donc d’étalonner avec
beaucoup de précision son Tripmaster
avec son Tripy, sur une zone déterminée.
Ensuite, roulez jeunesse... Plus besoin de
contrôles et de contrôleurs cachés
derrière les arbres...
L’appareil est éprouvé. En Belgique déjà où
il est utilisé dans toutes les épreuves de
régularité. Dans d’autres pays également et
dans le Dakar pour tous les suiveurs,
accompagnateurs et assistances.
Ne nous quittons pas sans faire un point
sur les engagés du prochain Tour de
Corse Historique.
La liste explose et
dépasse largement les 200 inscrits. Pour le
moment, il y a 218 équipages inscrits au
départ et l’on attend encore la
confirmation de quelques noms, et non
des moindres. Didier Auriol, par exemple,
mais chut, on ne vous a rien dit...
Ce qui est intéressant, c’est l’évolution de
cette liste d’engagés. L’an passé, le plateau
(200 voitures, déjà !) se répartissait avec
égalité entre les catégories VHC & Classic
pour la « Compétition » et les VHRS pour
la « Régularité ». Cette année, on sent une
très nette poussée du nombre d’engagés
en « Compétition ». Pour l’instant, avant la
parution de la liste définitive, ces derniers
sont au nombre de 140 pour 78 en
régularité, soit une répartition de près de
65/35 % ! De la même façon, alors que l’on
pouvait reprocher à de telles épreuves
« Historique » une trop forte proportion
de Porsche 911, on constate cette année
une bien plus grande variété des voitures
engagées.
Certes, la Porsche 911 demeure
une valeur très sûre de la discipline et l’on
en compte 55 au départ. Un chiffre
conséquent mais qui ne constitue plus
que 23% du plateau alors qu’il y a peu,
l’allemande avoisinait les 40 % !
Le plateau
progresse et s’affiche aussi plus varié...
Cette année, il y aura au départ une
bonne vingtaine d’Alpine Renault A110.
Toutes catégories confondues, la petite
sportive imaginée par Jean Rédélé est
venue souffler avec brio ses cinquante
bougies... Jean-Charles Rédélé, le fils du
père spirituel des Alpine, sera de la partie.
Mais la fameuse Berlinette ne sera pas la
seule à répondre présente en nombre. Il y
aura aussi nombre de R5 Turbo et coté
insolite, on pourra compter sur trois CG
au départ. Deux 548 dont l’une sera
pilotée par Bernard Fiorentino en
personne et la fameuse CG MC Ã moteur
central JRD et piloté par Michel Faraut.
L’adoption de la catégorie J1 profite
également à cette plus grande variété du
plateau avec l’apparition en course
historique des fameuses Lancia 037, d’une
Mazda RX7, toutes en Groupe B .
Frottez
vous les yeux, c’est sûr : il va y avoir du
spectacle sur le bord des routes...
En bref...
43 TDC AU COMPTEUR !
On ne présente plus Edmond
Simon.
Par le passé, le « Simon
Racing » a compté dans ses
rangs, avec des Opel puis des
Renault, la crème des pilotes
français. Dans le désordre et
non exhaustif : Jean Ragnotti,
Jean-Louis Clarr, Alain Oreille,
Sebastien Coulommies, Francis
Serpaggi ou encore ...Yves
Loubet. Depuis 1969 ou il
s’occupait d’un certain Jean
Ragnotti, Edmond Simon n’a pas
manqué un Tour de Corse. Soit
43 TdC au compteur...
DES ALFA EN NOMBRE !
Les Alfa Romeo sont également
en nombre sur ce Tour de Corse.
Elles seront une dizaine au départ
et notons d’ailleurs que la berline
Giulia fête aussi cette année son
demi siècle d’existence. Christian
Chiarivita sera une nouvelle fois
fidèle à sa Giulia Super et le garage
Century près de Paris engage
quatre modèles de la firme
milanaise. Une berline Giulia 1600
Super et une plus rare Giulia
1600 Ti Super, Ã la carrosserie
allègée. Plus un coupé 1300
Bertone et une Sprint GT
LA MATRA TOUJOURS !
Si Henri Pescarolo, occupé et
préoccupé à trouver une solution
pour son écurie, ne sera pas de la
partie, la petite Marta 610 qu’il
pilotait l’an passé sera présente,
aux mains de Michel Mallier.
LA COBRA DE RETOUR !
Lors de l’édition 1963 du Tour de
Corse, Jo Schlesser fit sensation
en s’alignant avec une
monstrueuse AC Cobra de 300
ch. Schlesser va même se
transformer en dompteur de
fauve et imprimer un rythme
d’enfer à l’épreuve, devant la DS
de Trautmann. Mais une grève des
douanes lui font manquer de
roues qui sont restées bloquées Ã
Orly. Il devra laisser le
commandement à la DS. Cette
année, Benjamin Dessangle sera
au départ avec une telle Cobra.
A L’HEURE ANGLAISE
Francis & Richard Tuthill sont
réputés pour le sérieux de leurs
préparations de Porsche 911. A
l’automne dernier, Bjorn
Waldegaard n’a-t-il pas
remporté le Classic Safari Rally
avec une Porsche 911 « Tuthill » ?
Le préparateur anglais sera
présent en Corse avec au moins
une 911 groupe 4 en
configuration « asphalte » qui
sera pilotée par François
Léandri. Il faut s’attendre à voir
ce tandem jouer les trouble-fête.
Texte : JBCom 92 /ALAIN BERNARDET
Photos : organisation
Site web : http://www.tourdecorse-historique.fr
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