En direct : un week-end au Mans !
Nous suivons aujourd’hui Joachim Bernard de Lastours en F3 classic en Formule Renault à LMStory les 6 et 7 juillet 2013 :
Cela a commencé vendredi lors de notre arrivée (avec mon frère) dans l’après midi. La première fois, c’est toujours quelque chose et emprunter une partie du grand circuit, longer les stands puis se présenter devant l’entrée principale de ce ’colisée’ de la course auto, c’est impressionnant !
Arrivant un peu tard, nous nous faufilons au milieu de tout le monde, s’excusant presque, pour enfin trouver ce box.
Trop tard pour les essais, nous procédons alors à une vérification de l’auto avant d’aller se balader et voir un très beau plateau général.
Venus en fourgon, je dormais dedans quand mon frère préférait dormir à même le sol dans le box au pied de la monoplace ! Il est jeune ! Au moins, n’étais-je pas inquiet en cas d’intrusion !
Samedi matin :
Vient le moment des essais chronos. Je manque totalement de confiance en les freins de la voiture. En effet, je me rendais compte jeudi que mes plaquettes étaient mortes et n’en trouvais que difficilement, les mêmes qui vont sur les Peugeot 204 et 304 !
J’ai un circuit à découvrir, même si j’ai passé mes soirées de la semaine dernière à l’étudier via des vidéos internet et je devais de plus économiser mes pneus de l’année dernière pour terminer le WE correctement.
Je fais 4 tours au milieu des autres déchainés ! Je passe mon temps à regarder mes rétros pour pas gêner, tester mes freins, appréhender le circuit...bref je subis. 11ième temps des FR.
18h30 : La course
Mise en pré-grille. Il fait chaud, très chaud avec les casques et dehors règne une calme fébrilité. C’est assez surprenant comme ambiance.
Plus le temps passe, plus la tension augmente et je m’oblige à prendre de bonnes respirations pour calmer le rythme…mais bon sang, qu’il est long le podium de la course précédente, et puis on les connait pas alors ouvrez les grilles !
Enfin, un commissaire nous fait signe : Go !
Procédure de départ lancé sans tour de formation, il s’agit de ne pas se louper et de bien coller la voiture devant. Malgré cela, ce sont les rugissements des premières F3 qui m’indiquent qu’il est l’heure et non pas les feux qui sont encore loin. GAZ !
1er freinage à Dunlop, beaucoup de monde, ça ralentit, ça fume, voiture à gauche, à droite, partout, un concurrent en tête à queue au milieu, chaud, chaud, chaud… Je perds des places, évite ainsi de justesse cette auto, mais tout va bien.
Je me bagarre avec deux concurrents de manière virile je trouve, mais correcte : côte à côte dans la ligne droite puis le freinage à Dunlop ! Bonne adrénaline.
Petit à petit je prends mon rythme, m’adapte à mes freins et une pédale trop spongieuse à mon goût, mais stable pendant le WE.
Je double, manque de partir en tête à queue 2 fois, mais ça passe et termine 6ième des FR.
Au box, re-purge, re-vérifications, re-tout.
Diner au sein du paddock, chacun amenant sa table pour partager un repas commun très agréable, sorte de repas de quartiers hyper spécialisé !!
Dimanche matin :
La course est à 18h ! C’est un peu long et l’on se balade encore rencontrant d’autres passionnés. Petite sieste avec boules quiès, car les protos et F1 font un vacarme de tous les diables.
En prévision des 600km retour nous commençons à ranger.
18h course 2 :
Enfin, sanglé comme la veille, j’échafaude des stratégies pour m’en sortir mieux que les autres. Cela ne sert à pas grand-chose, car rien ne se passe comme prévu. Au moins cela permet de passer le temps.
A côté de Moi la F3 de Léone, le plus rapide, qui s’est retrouvé là, suite à des problèmes mécaniques la veille. Jamais je ne l’aurais vu d’aussi prêt aussi longtemps !
MOTEURS, Vraoum, ah que c’est bon, on va enfin pouvoir y aller !
Comme la veille, beaucoup de monde à la première chicane et le but est de ne faire aucune bêtise et de ramener la voiture à la maison sans UN problème.
Après une jolie bagarre, j’arrive à maintenir une distance avec un concurrent, mais regarde trop souvent mes rétros pour être tranquille. Toujours garder le rythme pour ne pas lui laisser entrevoir une moindre défaillance et lui donner envie de revenir sur moi.
Alors que je me satisfaisais de ma position, car les 150m qui me séparent du concurrent précédent restent les mêmes, je commence à attendre le drapeau à damier pour que cela se termine pendant que tout va bien en passant des virages sur un rapport supérieur pour soulager le moteur et espère que mes freins continueront ainsi. Surtout, ne pas avoir à faire de la mécanique, car je ne sais pas !
Je me rends compte alors, que le pilote devant moi a des problèmes car je le rattrape anormalement. Gaz en grand, tant pis j’y vais car il ne doit plus rester beaucoup de tours.
Je le double d’une demi-voiture juste avant la ligne de chronométrage de ce que je croyais être le dernier tour…mais c’était l’avant dernier ! Sachant qu’il avait des problèmes je ne tente pas le diable et reste devant lui sans prendre de risque et termine 3ième !
Comme lors de mon premier WE à Nogaro en septembre dernier ! Le malheur des uns fait vraiment le bonheur des autres et ma voiture étant quasi d’origine, non préparée, mais très fiable (je touche du bois) je prends avec bonheur cette troisième place qui ne me semble pas accessible en conditions normales.
L’accueil des officiels, le commissaire qui m’accompagne jusque dans la loge ou je retrouve les autres. Echanges d’impressions, interrogations sur qui je suis, félicitations, bref, c’est très agréable !
Le speaker m’annonce sur le podium.
Ouhhaaa, c’est bien. Face à moi les tifosis courent sur la piste, manquent de trébucher pour voir au plus près leur idole. Les gradins, remplis d’une foule en délire agitant des drapeaux à mes couleurs, ressemblent à des champs de blés bercés par le vent. De la voie des stands, les concurrents défaits marchent tête baissée vers leurs boxes vides. Des poches des plus grands managers de la F1 qui m’acclament, dépassent des contrats et des cigares, les grid girls en délires se pâment d’amour pour moi et prêtent à tout pour assurer une descendance de champions…
Dring, Dring, en fait mon frère est le seul visage familier que je vois au milieu de 30 personnes environ et c’est bien ainsi car sans lui je n’aurai rien pu faire tout seul. Merci à lui.
De retour dans le box, un verre de pétillant, car il y en à toujours quoiqu’il arrive, à partager avec mes voisins de box.
Tout le circuit est maintenant vide. Je m’appuie pendant quelques minutes contre le muret des stands pour REGARDER tout ça. Puis le départ, les coups de klaxons des derniers participants et à la prochaine !
Texte et photos 1à5 : Joachim Bernard de Lastours
©photos 8 à 11 : Jean-Marie Biadatti-www.photoclassicracing.com