Les aventures d’une BMW 2 litres au GP de Vienne
Et bonjour vous tous, me revoilà : la BMW 2 litres qui vient une fois de plus vous ennuyer avec mes
aventures HTCC et mes petites histoires qui ne font rigoler que moi, et peut-être à l’occasion mon pilote et
maître - plutôt maître que pilote d’ailleurs mais çà vous le savez pour vous l’avoir maintes et maintes fois
répété -
Cette fois ci c’est sur le circuit du Val de Vienne au Vigeant que mon maître m’a amené en ce week-end du
19/20 mai, le même Val de Vienne qui nous avait accueilli pour ma première course HTCC/Groupe 1 il y a
2 ans . Et comme il y a deux ans, c’est la pluie qui nous a accueilli, là je me suis dit :
Hay, hay, hay, pas bon ça !!! Me rappelant les mésaventures du début.
Premier « truc » : les vérifications techniques où une pesée des autos était réalisé par le « commissaire »
de service et où on me diagnostiqua un état anorexique puisque il me manquait 6 kilos en référence du
poids d’homologation.
Solution : me remettre une roue de secours dans le coffre !!
Alors qu’on m’a fait subir tous les supplices du monde pour m’alléger voilà qu‘on veut me refaire grossir
maintenant, quand je vous dis que les humains marchent sur la tête vous me croyez ?
2ème contretemps de ces vérifs, - je le savais que ça s’embarquait mal cette histoire du Vigeant !!- C’est
maintenant le câble du coupe circuit extérieur qui est grippé. Normal avec cette habitude qu’à mon maître à
me faire coucher dehors dans les parcs concurrents ouverts à tous les microbes !!
Heureusement rien de grave et un petit coup de dégrippant au paracétamol pendant toute la nuit et tout
s’est remis à fonctionner le lendemain matin.
Ces « vérifs » étaient l’occasion pour moi de voir qui seraient mes congénères de bataille pour le jour de la
course et là je m’aperçois que nous sommes six BMW série E21 dont cinq 323i, héé, hééé une Coupe
BMW bientôt ??? Dis mon maître on va aller se les chercher ces orgueilleuses 323 ??
En attendant, « Dodo » et rendez vous demain.
Les essais
Temps clément pour les essais du samedi où mon maître se rappelant certainement cette fichue première
course d’il y a deux ans ne se lâche pas pleinement et ne réalise que le 3ème temps des 2 litres sur 5 inscrits et
la 4ème place du clan Béhème. Je veux pas dire mais là mon maître m’a déçu, tant d’effort pour me faire
marcher et se retrouver si bas dans la hiérarchie.
Il m’aurait dit à ce moment :"on rentre à la maison", je
n’aurais pas dit non, d’autant qu’après les essais la pluie s’est mise à tomber me cassant encore un peu
plus le moral.
Et puis tout d’un coup je me suis dit : Et si demain la pluie devenait une alliée ?
Course 1
Je ne vais pas encore vous rabâcher que la nuit a été désagréable dehors sous la pluie comme une sdf,
mais quand mon maître est venu au petit matin me démarrer le moteur j’étais assez contente, enfin un peu
de chaleur me suis-je dit.
Et nous voilà parti en pré-grille de la première course. Il pleut par moment, la piste est détrempée,
glissante, piégeuse, on espère toutes que nos pilotes vont rester raisonnables dans ces conditions, là…un
doute m‘envahie soudainement !!
A l’extinction des feux mon train arrière colle bien au bitume et je remonte une ou deux places, premier
virage, ça se rapproche dangereusement, ça freine à la limite, l’arrière a tendance à vouloir prendre les
devants mais ho miracle toutes les autos sont là. C’est à partir du 5/6ème virage que les choses se corsent
pour certaines, c’est d’abord une Escort RS2000 qui part en tête à queue devant moi, par ou passer ?? À
gauche ?, NON !!!, elle revient sur la piste, à droite ? OUI… Euh …Peut-être !, NON après tout la gauche
c’est mieux, OUF c’est passé je n’ai rien compris !!! Mais mon maître Si, sacré pilote celui là !!!.
2ème tour, on maintient tant bien que mal notre position malgré quelques figures acrobatiques, et de
nouveau au même endroit que la RS 2000, c’est cette fois une de mes cousine 323 qui se met à jouer les
danseuses de l’opéra, A droite, à gauche, ou passer, que va-t-elle faire, Que va faire mon pilote ?, encore
une fois OUF… et tant mieux !!!
Le reste de la course sera plus calme, on est à la seconde place des 2 litres Pro stock, derrière une
intouchable Alfa, celle là même de Dijon qui trouve ici un terrain plus favorable que précédemment.
La piste commence à devenir comme ils disent « gramouillée » et moi j’aime pas !!, j’ai mon arrière train
qui faiblit dans ces conditions à la façon d’un vieux chien perclus de rhumatisme si vous voyez ce que je
veux dire, il traîne un peu la patte et a du mal à pousser à tel point que les petites trac-avant nous font des
misères en nous doublant sans que nous puissions faire quoi que ce soit.
Bon ! l’important c’est de garder la seconde place des 2 litres, ce qui parait jouable car avec les 20
secondes d’avance que l’on a sur le troisième ça doit le faire…. Et on l’a fait !
C’est pas pour dire mais je suis assez contente, dans ces conditions précaire, que mon maître ait pu me
maintenir à cette 2ème position des 2000 cm3 d‘autant qu‘il me positionne aussi en seconde place des E21..
Yhééé !! Notez : Je n’ai jamais douté de ses capacités !
Course 2
Après une petite sieste bien méritée nous voilà, sous la pluie comme ce matin, mon maître et moi sur la
grille de départ de la seconde manche de course, seconde manche retardée d’une heure en raison d’un vomi
d’huile sur tout le circuit laissé par une partenaire d’une autre série. Encore une que son maître a laissé
dans les courants d’air la nuit dernière et qui a attrapé froid c’est sûr !
Dès le départ cette huile répandue à fait perdre à mon maître une ou deux places en faisant cirer
exagérément mes roues arrières. Me voilà en plein milieu du peloton, encore une fois ça frotte gentiment au
premier virage mais sans véritable bobos, en tous cas pas pour moi, ouf, ouf !
Et puis voilà que je bute derrière une rallye 3, plus lente dans certaines courbes et plus rapide dans
d’autres, tout ceci en étant talonné à l’arrière par une toute légère et tout frêle Cooper S. L’Alfa 2 litres n°10
est à une encablure devant alors que l’autre Alfa est à une encablure…derrière.
Dans ces conditions et connaissant mon maître comme je le connais, il ne va pas tarder à nous faire une
« entourloupe ». Pile pensée, dans une courbe serrée il essai de forcer le passage à la Rallye 3, rentre un
poil vite pour essayer de ressortir un poil plus vite pour essayer de prendre l’avantage et…. Tête à queue,
« Y’avais longtemps tiens !!! »
Put…naise de pluie, Put…naise d’huile et Put… naise de course, Grrrr !!
Bon, on repart dans le bon sens, bien sûr la seconde Alfa 2 litres en a profité pour nous passer et mon
« pilote » essaie de revenir dessus lorsque un Safety Car neutralise la course pour une casquette (un
tonneau pour les non initiés) d’une 323i.
Le temps de libérer la piste une bataille commence entre l’Alfa 2 litres et mon maître et comme pour la
Rallye 3 précédente il bute sur cette Alfa, là encore même scénario mon maître tente une ré accélération
précoce et…. 360° !! « Y’avais longtemps tiens !!! »
Put…naise de pluie, Put…naise d’huile et Put… naise de course, Grrrr !!
Et là ce sont 2 autos qui nous dépassent. La rage au ventre nous décidons d’un commun accord , mon
maître et moi, de redoubler ces 2 autos et de faire entendre raison à l’Alfa. Nous dépassons ces deux
velléitaires de manière, non pas école de pilotage, mais plutôt école de survie. Bref le principal étant de les
passer n’est-ce pas ?
Et nous revenons à coup de 2 secondes au tour à portée de fusil de l’Alfa lorsque le drapeau à damier est
agité, mon maître aurait-il pu passer son acolyte ? L’histoire ne le dit pas et il finit 3ème de la classe 2 litres,
bof !!! On a vu mieux d’autant qu’il se fait reprendre des points au championnat dans sa classe par la n° 10
vainqueur des 2 courses.
Prochain terrain de jeu : le toboggan des Ardennes à Spa Francorchamp où nous vous donnons rendez
vous mi juin. Il parait que là bas quand il ne pleut pas c’est mauvais signe, c’est qu’il va pleuvoir ! Et moi
quand j’ai les pattes mouillées je ne suis pas très bien dans mes bottes, mais heureusement que mon
maître lui est un bon pilote, il compensera !! « N’est-ce pas Ramuntcho ? ».
Texte : BMW 320 pilotée par Raymond Hernando
©photos : Jean-Marie Biadatti - www.photoclassicracing.com