14e Grand Prix de Monaco Historique : passionnant et émouvant !

Comme toutes les éditions précédentes depuis 1997, cette 14e édition du Grand Prix de Monaco Historique promettait de combler pendant tout le week-end des 10-12 mai les fans de voitures de course d’un autre temps. Il a fallu attendre deux ans, depuis 2022, pour assister à nouveau à une superbe rétrospective des courses automobiles au 20e siècle.

Top départ !

Le paddock était en pleine effervescence ce vendredi 10 mai avec l’ouverture de cette 14e édition ; Les passionnés étaient très nombreux en tribunes pour assister aux séances d’essais libres. Les monoplaces étaient à nouveau en action dans les rues de Monaco, qui a offert une rétrospective vivante des grandes époques de la Formule 1 en Principauté.

Avec déjà des moments forts en piste et des célébrités au rendez-vous :

Patrick Dempsey de retour en piste

Patrick Dempsey, acteur et réalisateur de renom, a pu effectuer quelques tours ce vendredi midi sur le Circuit de Monaco dans le cadre d’une opération promotionnelle. Au volant d’une Porsche 911 aux couleurs de l’horloger TAG Heuer, partenaire de l’épreuve, l’ambassadeur de la marque a pu échanger avec l’ancien pilote Eddie Irvine. Au-delà de ses activités à l’écran, Patrick Dempsey est un grand passionné de course automobile, comme en témoigne sa grande expérience en tant que pilote. Il a connu de belles réussites, comme une 3e place dans la catégorie GT aux 24 Heures de Daytona et une 2e place aux 24 Heures du Mans dans la catégorie LM GTE AM, consolidant son statut de talent aux multiples facettes, tant à l’écran qu’au volant.

La Parade de la Carrière de Senna : exceptionnelle !

Ce samedi 11 mai 2024, le Grand Prix de Monaco Historique a rendu un émouvant hommage à la légende brésilienne, Ayrton Senna, victorieux à 6 reprises en Principauté. A cette occasion, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a pris part aux célébrations aux côtés des nombreux pilotes présents, témoins de son époque et nouvelle génération confondus.

La parade organisée par l’Automobile Club de Monaco en collaboration avec l’Instituto Ayrton Senna, Lotus Héritage et la McLaren Academy, a rendu hommage à Ayrton Senna en retraçant les moments marquants de sa carrière, depuis ses débuts en karting jusqu’à ses succès en Formule 1. Des voitures emblématiques telles que la Toleman TG184 et la McLaren MP4/5B étaient présentes, pilotées par des figures telles que Stefan Johansson et Bruno Senna, son neveu. Cet événement a ravi les nostalgiques et les admirateurs de ce légendaire champion brésilien.

Retour sur une journée rythmée par cet hommage et par les Qualifications de cette 14e édition.

Le kart au volant duquel le jeune Ayrton Senna, 17 ans, est devenu en 1977 Champion d’Amérique du Sud, était piloté par Gabriel Bortoleto, un jeune Brésilien de la McLaren Drivers Academy, sacré Champion FIA de Formule 3 l’an dernier.

Formule Ford 2000 : la Van Diemen RF82 de Senna en 1982 était pilotée samedi par Cristina Gutiérrez, l’Espagnole de la McLaren Drivers Academy.

Formule 3 : la Ralt RT3 du Grand Prix de Macao 1983 était pilotée par l’Irlandais Eddie Irvine, qui a couru contre Senna et remporté 4 Grands Prix de F1, montant 26 fois sur le podium.

Formule 1 : la Toleman TG184 de 1984 était pilotée par le Suédois Stefan Johansson, coéquipier de Senna en 1984.

Formule 1 : la Lotus 97T de 1985 dans laquelle le futur « Magic Senna » a remporté ses deux premiers Grands Prix, à Estoril puis à Spa-Francorchamps était pilotée par le Belge Thierry Boutsen (très proche d’Ayrton Senna, qui aurait dû être le parrain de son fils) qui a remporté 3 Grands Prix de F1, montant 15 fois sur le podium.

Formule 1 : la McLaren MP4/5B de 1990 a raflé 6 victoires et 12 pole positions cette année-là, conclue par deux nouveaux titres mondiaux, pilotes et constructeurs, pour Senna et McLaren. Avec un dénouement spectaculaire à Suzuka, quand le Brésilien a éliminé volontairement son grand rival français. Cette McLaren MP4/5B était pilotée cette année par Bruno Senna, le neveu du triple champion du monde, qui a disputé 46 Grands Prix de F1.

« C’est une voiture incroyable, j’ai eu beaucoup de plaisir à la piloter, et avec le bruit de son moteur V10 Honda, je crois que les spectateurs ont été très contents », a dit Bruno Senna dans les stands, après la parade.

D’autres grandes pontes de la discipline, comme Zak Brown ou le pilote Ferrari monégasque Charles Leclerc, ont également assisté à ce moment suspendu dans le temps.

-> Résultats des qualifs

Les courses du dimanche

Ce week-end de passion a pris fin ce dimanche soir après une journée pleine de rebondissements. De 8h à 19h, les spectateurs présents ont été servis. Actions, dépassements et interruptions de séance auront marqué les courses de cette 14e édition du Grand Prix de Monaco Historique. Retour sur le résumé détaillé des 8 séries en lice dans le cadre féerique de la Principauté de Monaco.

Série A2 : Claudia Hürtgen (Ferrari) intouchable !

La première victoire de ce 14e Grand Prix de Monaco Historique, dimanche matin dans la Série A2, a été remportée par Claudia Hürtgen, comme en 2022. Et en plus d’une couronne de lauriers et d’un trophée original, une figurine « Antoine le Pilote » représentant Juan Manuel Fangio, la très expérimentée pilote allemande a été récompensée par Ruben Fangio, fils du quintuple champion du monde argentin.

C’était une course réservée aux voitures de Grand Prix à moteur avant, construites avant 1961, et au volant de sa Ferrari 246 Dino de 1960, engagée par le Methusalem Racing, l’ex-pilote de F3 et de GT n’a laissé aucune chance aux deux grands gaillards qui sont montés avec elle sur le podium. « J’ai pris un très bon départ et après je me suis concentrée pour ne pas faire d’erreur », a-t-elle raconté au pied du podium. Claudia Hürtgen a terminé avec 20 secondes d’avance sur Marino Franchitti, le frère de Dario (triple vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis), dans une Maserati 250F, et Anthony Wood (Tec-Mec). Le comédien belge Stéphane de Groodt a pris une excellente 6e place et l’autre femme pilote de cette course, Niamh Wood, a terminé en milieu de tableau, au 14e rang.

Série A1 : Paddins Dowling (ERA), week-end parfait !

La deuxième course de ce dimanche, dans la Série A1 « Louis Chiron », opposait des voitures de Grand Prix et des voiturettes d’avant-guerre. Parti en pole position après avoir dominé les essais libres de vendredi, l’Irlandais Paddins Dowling a fait tout ce qu’il fallait pour aller au bout de son rêve et passer le premier sous le drapeau à damier : « C’est un privilège de rouler ici, dans ces voitures, même si je suis bien moins talentueux au volant que les pilotes ayant couru ici avant la guerre », a réagi, heureux et modeste, le vainqueur du jour, dans une ERA R5B de 1936. Une monoplace ayant appartenu au Prince Bira, un gentleman driver du siècle dernier. La firme britannique, aujourd’hui disparue, a même réussi un doublé, puisque la 2e place a été prise, de haute lutte, par le Canadien Brad Baker, dans une ERA R10B ayant appartenu, pendant 25 ans, à Nick Mason, l’ancien batteur des Pink Floyd. Le podium princier a été complété par l’Anglais Michael Birch (Maserati 4CM), soit dans le même ordre que la grille de départ.

Série B : Middlehurst (Lotus) comme Graham Hill !

Cinq victoires à Monaco ! Comme le regretté Graham Hill, parrain officiel de cette Série B du 14e Grand Prix de Monaco Historique, Andy Middlehurst a encore gagné en Principauté. Et cela pour la 5e fois : 2012, 2014, 2016, 2018 et donc 2024, dans une Lotus 25, de 1962, ayant remporté plusieurs Grands Prix aux mains de l’immense Jim Clark. Une monoplace bien-née et dont le palmarès continue de s’étoffer. Dans cette série réservée aux F1 du début des années 60, à moteur 1500cc, Middlehurst, parti en pole position, a dû résister jusqu’au 10e et dernier tour à « Joe » Colasacco, déjà vainqueur ici en 2004 et 2022. Grâce aux qualités de sa Ferrari 1512 de 1964 (ex-John Surtees et Lorenzo Bandini), l’Américain a pris un excellent départ, bondissant de la deuxième ligne, puis il a entretenu le suspense jusqu’au bout, terminant à 7 dixièmes du vainqueur. Le podium a été complété par un autre Britannique, Mark Shaw, dans une autre Lotus, devant la vénérable Brabham BT7 de Lukas Halusa et la Cooper T71/73 de Christopher Drake. C’était tout sauf une course de Série B !

Série C : Lotus bat Maserati

L’insatiable marque britannique, fondée par Colin Chapman, a continué sa razzia dimanche au 14e Grand Prix Historique de Monaco (trois victoires d’affilée dans les Séries D, E et C) en remportant la course qui portait encore cette année le nom de Vittorio Marzotto, réservée aux voitures de sport à moteur avant de 1952 à 1957. Surpris au départ, Max Smith-Hilliard a mené à bien une superbe remontée au volant de sa Lotus MK X, qui était en haut de la feuille des temps vendredi après-midi. Son pilotage audacieux a été marqué par deux manœuvres très agressives qui ont été longuement étudiées par la direction de course : la première sur la Maserati 250 S de Richard Wilson au niveau du Casino, et la deuxième au virage du Portier, lorsqu’il a plongé à la corde. Ses adversaires au tapis, le Britannique au casque hommage à Graham Hill pouvait filer vers la victoire. Très attentive dans sa Maserati 300 S, Claudia Hürtgen, partie de la 4e place sur la grille, a terminé en 2e position, montant pour la deuxième fois de la journée sur le podium princier après sa victoire en série A2. Un podium complété par Niklas Halusa, dans une Jaguar Type D de 1954.

Série D : Kubota (Lotus), au nom du père…

La course de la Série D « Jackie Stewart » (12 tours) était réservée aux F1 des saisons 1966 à 1972, équipées de moteurs 3 litres atmosphériques. Michael Lyons, parti en pole position, semblait pouvoir reprendre le fil de ses nombreuses victoires en Principauté, au volant d’une jolie Surtees TS9 de 1971, mais un problème mécanique à la Rascasse a obligé l’Anglais à rentrer aux stands, alors qu’il menait largement. Conséquence immédiate de son abandon, la première place a été récupérée aussitôt par le Japonais Katsuaki Kubota (Lotus 72), déjà victorieux en 2014 et très ému à l’arrivée : « Je pense beaucoup à mon père, car il a disparu fin avril. Il m’a beaucoup aidé à devenir pilote », a raconté le vainqueur, âgé de 62 ans, avant de monter sur le podium, comme Ronnie Peterson à Monaco, dans la même voiture, en 1973 (3e). Il y a été accompagné par le Britannique Matthew Wrigley (March 721), parti en deuxième ligne, et par « Mr John of B », dans une superbe Matra MS120 à moteur V12. Mention spéciale pour Adrian Newey, l’ingénieur génial de Red Bull Racing, superbe 4e, au pied du podium, dans une Lotus 49B de 1968, rouge, construite dix ans après sa naissance. Comme le temps passe…

Série E : Hall fait gagner McLaren

Dans la course de la Série E (monoplaces de F1 construites entre 1973 et 1976), baptisée « Niki Lauda », c’est l’Anglais Stuart Hall, parti en pole position, qui a fait triompher une McLaren M23 de 1973, toute blanche, juste barrée du Y de la marque de cosmétiques Yardley. Il est finalement venu à bout de deux compatriotes très bien équipés, comme lui, en la personne de Nicholas Padmore (Lotus 77) et Michael Lyons (McLaren M26). Mais il n’a pas eu besoin de battre Marco Werner car le très expérimenté Allemand, triple vainqueur des 24 Heures du Mans, a été contraint à l’abandon dans sa Lotus 76 de la saison 1974 (ex-Ronnie Peterson). C’est déjà la quatrième victoire de Stuart Hall en Principauté, après 2016 et 2022 (deux succès). Et peut-être pas la dernière, car il y a encore deux courses de F1 récentes prévues dimanche après-midi.

Série F : Michael Lyons (Hesketh) sans combattre

L’après-midi a tourné court pour les voitures engagées en F1 de 1977 à 1980, regroupées dans la Série F « Gilles Villeneuve » : la course a été interrompue à trois reprises par drapeau rouge en raison des trop nombreux incidents en piste. Le plus dur avait été fait la veille pour Michael Lyons, auteur de la pole samedi avec sa Hesketh 308 E bleue, aux couleurs d’un célèbre magazine pour hommes. Le Britannique de 33 ans n’aura eu qu’à réussir ses envols, lors des deux départs arrêtés et du départ lancé, pour décrocher sans trop souffrir un 8e succès en Principauté depuis 2012, sur un circuit qu’il affectionne énormément. Derrière l’heureux vainqueur, deux splendides Fittipaldi jaunes, « made in Brazil », ont complété le podium : la F5A de Miles Griffiths, un compatriote de Lyons, et la F6A de Jonathan Cochet, le champion de France de Formule 3 en l’an 2000.

Série G : Hall égale Hill !

La dernière course de ce week-end merveilleux, et d’un dimanche à rallonge, était celle de la Série G, un hommage vibrant à Ayrton Senna en présence de plusieurs membres de sa famille (Bianca, Paola et Bruno) qui ont distribué les coupes et les récompenses sur le podium final. Et comme par hasard, c’est un pilote né en 1984, le Britannique Stuart Hall, qui l’a remportée. En 1984, l’année où l’étoile brésilienne a commencé à monter dans le ciel de la F1, lors d’une course mémorable en Principauté, interrompue par un déluge de pluie. 40 ans plus tard, le soleil était au rendez-vous et Stuart Hall, 39 ans, n’a laissé personne l’empêcher de gagner pour la deuxième fois ce dimanche. C’est aussi sa cinquième victoire lors d’un Grand Prix de Monaco (Historique), après un succès inaugural en 2016 et deux autres en 2022. Il égale donc sur le papier, toutes proportions gardées, son glorieux aîné Graham Hill, quintuple vainqueur en Principauté, en F1, au siècle dernier. « Je dois remercier les commissaires, car ils ont fait un travail formidable pendant tout le week-end », a tenu à souligner le héros du jour, qui a aussi roulé sa bosse en endurance, dans l’American Le Mans Series (ALMS) et aux 24 Heures du Mans (4e en 2007). Un très beau vainqueur, dans une March 821 qui n’avait jamais gagné à Monaco… jusqu’à ce dimanche. Grâce au talent de son pilote, elle a devancé deux Lotus, celles de Marco Werner et Michael Lyons, et trois Tyrrell. Deux marques de référence dans l’histoire de la F1.

-> Le Top 3 des Courses du dimanche
-> Les classements des courses du dimanche

Des MGPH Legends Trophy « collector » pour tous les vainqueurs !

Le public et les concurrents avaient pu découvrir des trophées inspirés de la bande dessinée d’Yvon Amiel, Antoine le Pilote, il y a deux ans. Pour cette 14e édition du Grand Prix de Monaco Historique, de nouvelles figurines ont été fabriquées, et légèrement retravaillées pour coller encore mieux aux pilotes incarnant les 8 Séries disputées en Principauté, de la A1, baptisée « Louis Chiron », à la G « Ayrton Senna ».

Ainsi la statuette de Juan-Manuel Fangio a été remise à la gagnante de la Série A2, Claudia Hürtgen, par Rùben Fangio, fils du quintuple Champion du Monde, et signée par Yvon Amiel

Ainsi s’achève cette édition 2024 qui a fait rayonner l’esprit de ce Grand Prix de Monaco Historique : le partage intergénérationnel de l’héritage laissé par le sport automobile depuis près d’un siècle.


Organisation : AUTOMOBILE CLUB DE MONACO

©ACM/ JM Biadatti-www.photoclassicracing.com

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Portfolio

 

Documents joints


 Classements des courses du dimanche (PDF - 1 Mio)

 Le Top 3 des Courses du dimanche (PDF - 5.8 Mio)

 Résultats des qualifs (PDF - 7.7 Mio)