Dakar classic 2022 : victoire des français Mogno-Drulhon
On retrouve les 138 concurrents du Dakar Classic encore en course pour la deuxième semaine de course après la journée de repos du samedi 8 janvier
Dimanche 9 janvier | Étape 7 | Riyadh > Al Dawadimi
Après une bonne journée de repos bien méritée, l’ensemble des concurrents qui ont réussi à passer la première semaine entame la deuxième semaine de ce 44e Dakar. Pour cette étape 7, cap sur Al Dawadimi avec pour commencer une centaine de kilomètres de dunes. Après ce défi de franchissement d’une grande densité, le pilotage devient moins complexe, mais le labyrinthe de pistes pourrait occasionner des crises de nerfs dans les habitacles (sous les casques) !
Deuxième du classement général depuis trois étapes après avoir commencé par grimper sur la troisième marche lors de l’étape 3, Serge Mogno concrétise ce soir son ascension en prenant le commandement des opérations. Avec 206 points, il possède un matelas de 77 points sur le couple Euvrard et 156 points sur Juan Roura Iglesias. Marc Douton, tenant du titre, signe la 3e place du jour et remonte en 15e position. Comme l’an dernier, un camion s’est installé dans le Top 5, c’est celui des revenants de l’équipe belge Feryn, emmenée par l’expérimenté Tom de Leeuw, vingt Dakar au compteur, qui a en charge d’initier Cédric Feryn, le plus jeune de la dynastie qui débute avec les anciens de l’écurie paternelle. Après cinq ans sans Dakar, Pascal Feryn a ressorti ses « jouets » puisqu’il roule lui-même en Classic. Les concurrents du plat pays n’ont rien perdu de leur savoir-faire dans les dunes !
Podium Après Etape 7
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Lundi 10 janvier - Étape 8 | Al Dawadimi > Wadi Ad Dawasir
La 44e édition du Dakar était placée sous le signe du sable, et la 8e étape en fût l’une de ses parfaites illustrations. Les 830 kilomètres du jour ont emmené la caravane plein Sud entre Al Dawadimi et Wadi As-Dawasir. C’est toujours au cœur du royaume et dans la Province de Riyadh, qu’une deuxième spéciale consécutive de près de quatre cent kilomètres attendait les concurrents. Au menu, 24% de dunes, la plus importante proportion depuis le début du rallye.
La Peugeot 205 Turbo 16 d’Ari Vatanen roule sur le Dakar ! Une « reproduction à l’identique » du plus mythique de tous les véhicules usine des années 80, pour être exact. Car Philippe Jacquot possède l’originale, LA Grand Raid du grand Ari dans sa deuxième version 1988-1989. Par respect pour ce « patrimoine de l’histoire de l’automobile », il n’a pas envisagé d’en prendre les commandes au risque de la casser. Car chez les Jacquot, on est « casseurs » de génération en génération ! Plus prosaïquement appelés des « recycleurs de véhicules hors d’usage », les trente années de métier passées dans la région du constructeur au lion lui ont permis de collecter les pièces d’origine et les précieux éléments Peugeot Sport indispensables à un puzzle « assemblé au millimètre ». C’est son fils Rudy qui a finalement pris le départ après un jeu de chaises musicales familial rocambolesque. William Alcazar le copilote et ses vingt-cinq Dakar au compteur, ne revient pas de l’accueil réservé à ce sacré numéro : « Ce n’est pas la plus puissante, il y a les deux Protruck et des Mitsubishi de dix ans de moins qui sont bien mieux en suspensions. On est d’ailleurs 2e de la catégorie H3, la moyenne haute, derrière le Protruck des Galpin. Eux ont fait une formation avec Isabelle Patissier au Maroc. Moi, j’ai fait vingt-cinq Dakar, mais je n’avais jamais fait de régul’. On a un peu galéré au début face aux spécialistes qui en font tous les dimanche. Mais depuis quelques jours, on se prend au jeu. Heureusement que l’on s’est mis en Vitesse Haute, on peut rouler. En tout cas cette voiture, c’est un aimant, tout le monde l’aime et veut la prendre en photo. On s’en doutait un peu, mais cela dépasse ce à quoi on s’attendait. »
Podium après Etape 8 :
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Mardi 11 janvier - Etape 9 - Wadi Ad Dawasir > Wadi Ad Dawasir
Pensée pour offrir un peu de répit aux concurrents après les « grosses » étapes 7 et 8 jalonnées chacune d’environ 400 km de spéciale, l’étape 9 faisait descendre la barre de secteur sélectif à moins de 300 km. Au programme du jour, une boucle autour de Wadi Ad-Dawasir en direction de la Province de Aseer et ses pistes le long des canyons du Plateau de Wajid.
Marc Douton, tenant du titre dans un buggy Sunhill en 2021, avait annoncé qu’il ne venait pas « défendre son titre, mais le remettre en jeu ». Un coup de bluff ? En fin d’après-midi au bivouac, il attendait les derniers concurrents et pouvait légitimement espérer remporter sa première journée sur cette deuxième édition du Dakar Classic. Placé en 7e position à l’issue du premier test de régularité, une erreur de nav’ a coûté dans la foulée à l’équipage numéro 700… 710 points de pénalité. Une chute à la 25e place en début de rallye suivie d’une remontée méthodique. 21e, puis 15e, enfin 12e hier, le duo Douton-Athymon espérait réintégrer le Top 10 ce soir. Derrière les chiffres, se cache la sueur, la poussière, mais pas une larme ! Engagée en H2, la moyenne intermédiaire, la Porsche 911 type East Safari et ses deux roues motrices ne roule pas des mécaniques dans le désert saoudien. « D’abord, il y a des voitures incroyables, bien plus adaptées que notre princesse. On en paye le prix tous les jours. Thomas notre mécano surtout, qui a plus que beaucoup de boulot. Même si elle s’avère super fiable, tous les jours il y a des petits détails à revoir. La deuxième chose, c’est que le plateau est incroyable, de la Peugeot T15 en passant par les Mitsu jusqu’aux Nissan Dessoude. Et la troisième, c’est que Jérémy n’est pas mon copilote de l’année dernière et que 60% du boulot est fait par le copilote. C’est la première course de Jérémy. Maintenant que l’on s’est trouvé, on arrive à travailler de concert. Mais sans aucune pression, car le héros de l’équipe, c’est la voiture. » Il reste encore trois étapes à la « princesse » pour devenir la reine 2022 et permettre à Marc de rester le roi du désert en Classic.
Podium après Etape 9 :
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Mercredi 12 - Etape 10 - Wadi Ad Dawasir > Bisha
Cette spéciale longue de 375 km paraît dédiée à l’esthétique, les variations de reliefs et de couleurs participant à l’émerveillement continu. Le plaisir des yeux est accompagné de celui du pilotage, pour une moyenne qui sera certainement l’une des plus élevées. Attention toutefois à ne pas confondre vitesse et précipitation, spécialement quand il s’agira d’arbitrer lors des très nombreux croisements de pistes qui font aussi la signature des parcours saoudiens.
Les français continuent la course en tête, Serge Mogno conserve une belle avance sur Arnaud Euvrard
Podium après Etape 10 :
-> Classement Etape 10
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jeudi 13 janvier | Étape 11 | Bisha > Bisha
Une dernière boucle avant de faire cap sur l’arrivée
Ce rendez-vous s’impose comme le défi technique de la fin du rallye puisque les véhicules seront plongés dans les dunes pendant la moitié du temps environ. Ils goûteront surtout à toutes les formes et à tous les types de dunes, y compris les plus molles du genre. Le décor est planté pour la dernière grande baston !
A la veille de l’arrivée de la 2e édition du Dakar Classic, les dés semblent bien jetés dans le sable et peu enclins à rouler d’ici le podium. Mogno, Euvrard et Pliego sont confortablement installés au général provisoire encore ce soir.
Enfin presque, car l’équipage espagnol en 3e position voit le Protruck du couple Galpin et ses 400 ch de leur moteur Chevrolet revenir fort dans leurs rétros ! 4e au classement général provisoire, et vainqueurs du jour au scratch, c’est le premier succès d’étape pour les Français, mais aussi la première victoire d’un véhicule inscrit en H3 sur le Dakar Classic. Sur le papier, rien ne joue pourtant en leur faveur parmi les engagés en « moyenne haute ». « Comme on roule entre 30 et 40 km/h plus vite que les autres catégories, il faut prendre les décisions plus rapidement et en cas de retard, c’est aussi plus difficile à rattraper, car il faut aller encore plus vite ! Mais c’est aussi là que, pour un pilote de rallye, cela devient sympa » explique le pilote. Une analyse qu’avaient anticipé ces habitués du Nascar et du rallye que développe la copilote : « On savait qu’il n’y avait que un H1 ou un H2 pour gagner. Ils vont moins vite et ils ont nos traces, leur cahier des charges est plus simple » avant que son époux ne rebondisse : « On s’étaient dit aussi que rouler à 50 km/h allait vite nous embêter. On venait pour découvrir et se faire plaisir en se disant qu’avec un peu de chance, on pourrait prendre un podium en H3. La première semaine, cela a tout de suite bien pris. On s’est retrouvé derrière les Panagiotis, le couple d’amis avec lesquels on est venus, eux aussi en Protruck. C’était avant leur retrait à la journée de repos. De dilettantes, on est passés à une mission qui a consisté à leur dire : on va vous ramener la coupe H3. On s’est mis dans le mode de rallye que l’on sait faire, en peaufinant les notes. Et on est les premiers surpris du résultat, agréablement ». 4e du général provisoire ce soir grâce à six jours consécutifs dans le Top 5, leur premier rival en H3, la Peugeot 205 T16, est à la 25e position scratch. Demain, ils ouvriront à nouveau la piste pour la caravane du Dakar Classic. Une place d’honneur à la hauteur de la performance qu’ils réalisent, pour eux et par procuration.
Podium après Etape 11 :
-> Classement Etape 11
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Vendredi 14 - Etape 12 - Bisha - Jeddah
Dernière ligne droite…
C’en est fini des dunes, mais pas du sable, qui recouvre encore la plupart des pistes au programme de l’ultime spéciale. Les habitudes prises depuis le début de rallye permettront à tous de savourer à plein le pilotage. En revanche, les liaisons seront longues pour rejoindre les rivages de la mer Rouge et le podium installé sur la corniche de Jeddah. Qui figurera sur la première marche de chacune des catégories ?
La 2e édition du Dakar Classic, investie par un grand nombre de spécialistes de la discipline a réservé plus d’une surprise. La première, c’est que ce sont deux parfaits novices de la régularité qui ont fait leur loi. Avec 399 points à l’issue de la course, Serge Mogno et Florent Drulhon se sont révélés intraitables. Non seulement ce score est minime et correspond aux pénalités que bon nombre de concurrents ont reçu chaque jour, mais il faut le mettre à la lumière de leurs poursuivants. Arnaud et Adeline Euvrard, des habitués pour le coup. Avec un matelas de 200 de points, les vainqueurs possèdent l’écart le plus important sur leurs concurrents directs du Top 10. De quoi faire pâlir les spécialistes Jesus Fuster Pliego et Juan Carlos Ramirez Moure, 3e avec le double de points.
Quatrième et vainqueurs haut la main de la catégorie H3, Jérôme et Anne Galpin dans leur Protruck sont au pied du podium, mais aussi et surtout les seuls engagés en catégorie haute à être parvenus à entrer dans le match. Au milieu de quatre équipages Espagnols et d’autant de Français dans le Top 10, le camion du team Feryn prouve qu’une assistance peut parfois dépasser le véhicule qu’elle suit ! Les Belges Tom De Leeuw, Cédric Feryn et Bjorn Burgelman terminent 8e dans leur Mercedes 2635A. Moins de 50 points devant la Porsche du tenant du titre. Marc Douton, accompagné de Jérémy Athimon son mécanicien de la première édition, prouve qu’il faudra à nouveau compter sur lui en 2023. Quatre Toyota Land Cruiser sont dans le Top 10, dont celui des vainqueurs. Une performance qui fait écho à celle de Nasser Al Attiyah. Dans vingt ans, le Hilux T1+ sera peut-être engagé en Dakar Classic, qui sait !
Podium après Etape 12 (129 classés) :
1 798 (fra) SERGE MOGNO (fra) FLORENT DRULHON TEAM FSO
2 783 (fra) ARNAUD EUVRARD (fra) ADELINE EUVRARD EUVRARD 602
+ 203
3 742 (esp) JESUS FUSTER PLIEGO (esp) JUAN CARLOS RAMIREZ MOURE RUMBO ZERO 701 + 302
-> Classement Etape 12
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DÉCÈS SUR LA ROUTE D’ASSISTANCE
Ce vendredi matin vers 11h30, sur la route de liaison assistance, un accident impliquant un véhicule d’assistance et un camion local selon les forces de police locales, s’est produit au km 234. Le pilote de la voiture appartenant au team PH Sport, Quentin Lavalée, de nationalité française, est malheureusement décédé dans l’accident. Il était âgé de 20 ans. Son passager, Maxime Frère, de nationalité belge, a été blessé et transporté conscient au National Guards Hospital de Jeddah où un bilan complet est en cours. Quentin occupait la fonction de chef mécanicien sur la 205 Turbo 16 engagée sur le Dakar Classic (n°726). A la famille, aux proches de Quentin, au team PH Sport, la caravane du Dakar (ainsi que l’équipe de NCR) présentent ses condoléances attristées.
Texte :
A.S.O. - Amaury Sport Organisation
photos : ASO/Fotop
Portfolio
Documents joints
Etape 7 (PDF - 856.9 kio)
Général après Etape 7 (PDF - 771.9 kio)
Etape 8 (PDF - 803.8 kio)
Général après Etape 8 (PDF - 749.7 kio)
Etape 9 (PDF - 756.1 kio)
Général après Etape 9 (PDF - 727.7 kio)
Etape 10 (PDF - 786.8 kio)
Général après Etape 10 (PDF - 723.5 kio)
Etape 11 (PDF - 726.5 kio)
Général après Etape 11 (PDF - 728.9 kio)
Etape 12 (PDF - 706.1 kio)
Général après Etape 12 (PDF - 722.9 kio)