Les classiques de course au Mondial de l’Auto de Paris 2024

Le mondial de l’automobile de Paris qui vient de fermer ses portes, a donné l’occasion aux visiteurs de découvrir quelques voitures de courses historiques perdues au milieu des – trop - nombreux modèles électriques.

Honneur à la plus âgée, la Delage D6-70 Grand-Prix. (photo ci-dessus) Le châssis présent est ici donné pour être le numéro 50688 où vient se greffer un moteur 6 cylindres en ligne de 137 ch. avec une culasse en bronze coiffé d’un triple carburateur Solex. La puissance passe par une boîte de vitesses à présélecteur électrique Cotal à quatre rapports. Après avoir été la propriété de l’élégante Madame Richer Delaveau (épouse du propriétaire du garage Bayard dans le 8ème à Paris), la Delage carrossée par Joseph Figoni passe aux mains de Louis Gérard qui associé à Jacques de Valence va l’inscrire aux 24 h. du Mans 1937. Après une course solide les deux compères décrochaient la 4ème place au général et la 1ère en 3 litres. En 1938, la belle Delage perd alors son toit pour devenir une voiture ouverte plus en phase avec les exigences de la course automobile. Avec un gain de 50 kg., la D6-70 se montrait encore plus performante et enchaînait les bons résultats (3ème à Cork, 5ème en catégorie Junior Car Club à Brooklands, 2ème au Grand Prix d’Amiens). Cette belle moisson se concluait par une superbe victoire au Tourist Trophy organisé par le R.A.C. Ce modèle fit une apparition remarquée en 2014 lors de la « Mille Miglia » avec l’équipage Paul Emile Bessade/Juan Pablo Vignau (107ème sur 505 classés)

Dans une autre salle c’est un MG B froissée que nous découvrions. La belle anglaise portait en effet les stigmates du dernier Tour de Corse Historique où elle fut alignée par deux élèves ingénieur de l’ESTACA : Killian Theodet et Nathan Pezet Paillous. Les deux jeunes porteurs du projet « Series » ont fait appel à leurs connaissances techniques pour modifier la MG. Cette dernière reçoit à présent une injection et une cartographie spécifique lui permettant de fonctionner avec du carburant de synthèse. Malgré leur petit incident, Killian et Nathan parvenaient à rejoindre l’arrivée à la 120ème place sur 122 classés en catégorie V.H.R.S.

C’est sur le stand d’AutoScout24 que nous pouvions admirer deux pépites. La première était la mythique Matra MS 650 dans sa configuration Tour Auto 70 ayant permis au trio Beltoise/Depailler/Todt de s’imposer. Ce châssis #03 avait fait ses débuts en circuit plus tôt dans la saison avec des résultats bien en deçà de ses prétentions (Casse moteur aux 1000 km. de Brands Hatch et au 24 h. du Mans et une 5ème place aux 1000 km. de Monza). Le Tour Auto semblait mieux lui convenir car en 1971, cette même voiture animée par un mélodieux V12 de 2993 cm 3 s’imposait à nouveau mais cette fois-ci avec le duo Larrousse/Rives.

Non loin d’elle nous retrouvions une F1, une Jordan EJ10 Honda engagée pour la saison 2000 avec Heinz-Harald Frentzen et Jarno Trulli comme pilotes. Après une saison 99 très encourageante, nous nous attendions à voir l’écurie Jordan franchir un cap, il n’en fut rien. Pourtant motorisée par un fougueux V10 Mugen-Honda MF-301HE de près de 770 ch, la Jordan EJ10 rendait une copie passable après 17 grands-prix. Seul Frentzen parvenait à décrocher deux 3ème place (Interlagos et Indianapolis) d’une saison marquée par 16 abandons et 9 courses en dehors des points pour l’ensemble des deux pilotes. Le châssis présenté était le 04 et est actuellement à la vente.

Pour finir cette petite visite, arrêtons-nous devant le stand RMC qui exposait une Renault Laguna engagée dans le championnat Super Berline 2.0 l. – Même si nous ne sommes pas en présence d’une authentique voiture de supertoursime d’époque, soulignons la démarche du Nogaro Sport qui permet à travers une formule bon marché de faire revivre les grandes heures des courses en circuit des années 90. Ce championnat est ouvert aux Alfa Roméo 75/164/155, au Audi 80, au B.M.W. E36 et bien d’autres encore berline de cette génération. La réglementation est stricte et les voitures doivent impérativement garder moteur et boîte d’origine. Seules quelques modifications très encadrées sont permises sur la suspension, les pneumatiques ou l’allumage. La formule semble séduire, des 8 participants en 2023 nous en sommes cette année à 27. Le championnat comprend de plus six circuits prestigieux que sont Dijon Prenois, Charade, Magny Cours, Nogaro, Spa Francorchamps et Val de Vienne. La Laguna exposée est celle d’Aurélien Letheux le présentateur de Wheeler Dealers France qui s’est aligné sur l’épreuve de Spa-Francorchamps début octobre. (Toutes les infos sur https://www.superberline2l.fr/)

Prochaine édition 2026 !

Article : Jean-François DUBY
Photos : Ingrid BARREAU / J.F. Duby (+ Archives)

 

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