Zoom sur : la Ferrari 335 S Spider Scaglietti de 1957

Après la dispersion de la Collection Baillon et le record mondial de l’année pour une automobile, la Ferrari 250 California Spider (vendue 16,3 M€ / 18,5 M$), lors de la vente Rétromobile 2015, Artcurial Motorcars présente aux enchères pour l’édition 2016 de la vente officielle du salon Rétromobile, une des voitures les plus emblématiques de l’histoire du sport automobile :

la Ferrari 335 S Spider Scaglietti de 1957, châssis 0674, provenant de la collection de Pierre Bardinon. Elle est estimée 28 000 000 – 32 000 000 € / 30 000 000 – 34 000 000 $

« A la fois OEuvre d’Art et Reine de la Vitesse, elle représente le nectar de l’exception : beauté, rareté, palmarès, histoire, authenticité et provenance ! » déclare Matthieu Lamoure, directeur général d’Artcurial Motorcars

UNE VOITURE D’USINE OFFICIELLE « GAGNANTE »

La voiture sort des ateliers Ferrari au début de l’année 1957, habillée d’une carrosserie Scaglietti, fine et élégante, un dessin dû à l’efficience qu’on attend d’une voiture de course.
Elle est alors équipée d’un V12 Tipo 140 (315 S) de 3,8 litres à deux arbres à cames en tête par rangée de cylindres, développant quelque 360 ch.
Dès le mois de mars, elle est engagée par la Scuderia Ferrari aux 12 Heures de Sebring, pilotée par Peter Collins et Maurice Trintignant, et termine sixième.

Mille Miglia 1957

Mais ce sont surtout les Mille Miglia qu’attendent les Italiens, au mois de mai  : sur 1 600 km de routes parcourus d’une traite, les meilleures équipes et les pilotes les plus aguerris s’affrontent. Ferrari aligne quatre voitures dont le châssis 0674 confiée à Wolfgang von Trips, qui termine deuxième derrière la Ferrari de Piero Taruffi.

Alors de retour à l’usine, la cylindrée de son moteur passe à 4,1L devenant ainsi 335 S. Disposant de près de 400 ch, la voiture peut taquiner les 300 km/h.
Au 24 Heures du Mans, elle est confiée à Mike Hawthorn (futur Champion du monde de Formule 1, en 1958) et Luigi Musso. Hawthorn prend la tête devant les Maserati et les Jaguar et signe le premier record du tour de l’histoire des 24 Heures à plus de 200 km/h (203,015 km/h de moyenne exactement). Elle abandonnera à la cinquième heure sur défaillance mécanique.
La belle Ferrari signera encore une quatrième place au Grand Prix de Suède, puis une belle deuxième place au Grand Prix du Venezuela le 3 novembre (toujours avec Hawthorn-Musso), contribuant ainsi au Titre Mondial des Constructeurs, remporté par Ferrari en 1957.

24 Heures du Mans 1957

En janvier 1958 elle est vendue à Luigi Chinetti, l’importateur Ferrari basé à New York.
Le 24 février, à son volant, Masten Gregory et Stirling Moss remportent le Grand Prix de Cuba. Au cours de la saison 1958, elle participe avec succès à diverses épreuves américaines, entre les mains de Gaston Andrey et Lance Reventlow (créateur des fameuses Scarab), avant d’être cédée à Robert N. Dusek en 1960, un architecte résidant en Pennsylvanie.



Questionné un jour sur l’absence de collection à l’usine de Maranello,
Enzo Ferrari a répliqué : « Pas besoin : Bardinon l’a fait pour moi. »


LA COLLECTION BARDINON

Après son épisode américain, la voiture revient en France en 1970. L’architecte américain la vend à Pierre Bardinon, collectionneur avisé qui a rassemblé au fil des ans cinquante Ferrari d’usine comportant les modèles les plus titrés ou les plus emblématiques de l’histoire de la marque. Basée près d’Aubusson, sa collection est considérée depuis lors comme une des plus importantes au monde, sur le thème Ferrari.
« Les Bardinon placèrent leurs exigences au plus haut : les Ferrari de courses au palmarès de feu ! » explique Hervé Poulain, Président d’honneur d’Artcurial.
Conservée au sein de la collection privée de Pierre Bardinon depuis plus de 40 ans, elle a été régulièrement utilisée et entretenue et se présente dans un excellent état.

PIERRE BARDINON

Bardinon est un nom qui résonne aux oreilles de tous les passionnés d’automobiles de course, mais au-delà du patronyme, c’est un personnage qui a marqué le monde des collectionneurs durant la seconde partie du XXe siècle. Passionné par le sport automobile depuis son plus jeune âge, gentleman driver, cet industriel constitue une collection sans égale, entièrement dédiée à Ferrari et à la course automobile. Tout d’abord passionné par Bugatti, puis Jaguar, il devient à la fin des années 1960 un inconditionnel de Ferrari. Il réunit les modèles les plus rares, ceux aux palmarès les plus éclatants et constitue le plus célèbre ensemble voitures d’usine de Maranello : on en comptera cinquante dont quatre des neuf lauréates des 24 Heures du Mans. Un tel rassemblement a des exigences propres, celles de faire vivre ces bolides. En apothéose, Pierre Bardinon dessine son circuit privé, « un jardin des vitesses », sorte de calligraphie de bitume au milieu de la nature, sur lequel il accueille les équipes Matra ou Alpine, les Clubs de marques, Ferrari, Bugatti et Bentley, et développe des liens avec les constructeurs Peugeot, Mercedes-Benz, Alfa Romeo, Porsche…

LA VENTE RETROMOBILE 2016

Après la vacation de tous les records en 2015, le département Automobiles de collection d’Artcurial prépare une édition 2016 spectaculaire. La vacation se déroulera sur deux jours.

Le 5 février, seront présentées 130 automobiles dont cinq Ferrari majeures dans leur catégorie ; Le 6 février, Artcurial Motorcars célèbrera une histoire automobile française : celle de Citroën. Une quarantaine de modèles populaires réunis par André Trigano, complétés par une dizaine d’automobiles de la marque aux chevrons, en retraceront l’histoire.

www.artcurial.com

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© Marcel Massini - Ted Walker, Ferret Fotographic