Circuit des Remparts : Comme un avion sans ailes !
C’est à croire qu’en 1980, lorsque Charlélie Couture a écrit ce succès, il avait en tête cet hybride, mais pas au sens où nous l’entendons aujourd’hui en cette période autophobique.
L’auto en question est l’œuvre d’un inventeur génial, français du Sud-Ouest, originaire de Fumel dans le Lot et Garonne du nom de Fernand Maratuech (1894 - 1966).
Fernand Maratuech est un touche à tout autodidacte qui réussit dans de nombreux domaines. Il était très observateur, ce qui faisait sa force. Tantôt accordéoniste, champion de cyclisme, il est rapidement attiré par la mécanique. Il s’essaiera sur des voitures qu’il rachetait pour les améliorer ou sur des canots nautiques.
L’auto-Avion, puisque c’est son nom est le résultat d’un croisement hors norme entre un avion et une voiture, en 1925, en plein essor aéronautique.
Le cahier des charges que le concepteur s’était fixé était simple : faire un véhicule terrestre évoquant autant que possible un avion.
Pour cela, il dessine un fuselage d’avion, posé sur un châssis à trois roues et suspensions indépendantes devant, et une dérive arrière fixe pour renforcer l’illusion. L’architecture rappelle cette des Cycles Cars britanniques et français contemporains avec les deux roues avant et la roue arrière centrale et motrice par chaine. Le tableau de bord est une réplique de ceux des Spad de la Seconde Guerre Mondiale avec un volant de Citroën B14 coupé à 40% pour ressembler au manche d’un avion.
Le moteur est un monocylindre De Dion monté à l’avant que l’inventeur avait déjà installé sur un bateau. Ce moteur est suffisant pour remmener la seule personne qui peut prendre place à bord par l’unique accès sur le côté gauche. La recherche de l’esthétique explique cette teinte bi-tons bordeaux et beige et le carénage des roues, intégral pour la roue arrière et partiel pour les roues avant.
Ses mensurations donnent une hauteur de 1.20m, une largeur de 1.36m pour une longueur de 4.00m, tout ceci pour un poids plume de 220kg.
Cette voiture a été immatriculée en 1925, et très rapidement, le bloc moteur boite a été remplacé par celui prélevé sur une BSA 250cm3 de 1922 qui a la particularité d’être borgne (sans culasse). C’est ce moteur qui équipe toujours l’auto aujourd’hui.
Cet exemplaire unique a fait l’objet d’une restauration de grande qualité en 2012.
Elle sera présente tout au long du week-end des 20,21 et 22 Septembre 2013 pour le Circuit des Remparts d’Angoulême.
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© Patrick Loubet