Des bolides d’un autre siècle de retour en Tunisie...

Le Grand Prix Historique de Tunisie était au début du siècle dernier l’une des épreuves phares du calendrier international.

Il fût organisé de 1928 à 1955. Depuis les années 2000 des passionnés l’ont fait renaître à Tunis sur le circuit du belvédère mais c’est désormais à Hammamet qu’il a lieu. Coup de projecteur sur cette épreuve à part, qui mériterait plus d’intérêt de la part des pilotes européens...

Un vrombissement assourdissant. Le moteur 4 cylindres tourne à plein régime et son bruit rageur vient résonner sur les façades des hôtels du bord de mer. Au volant de sa Cooper Monaco Maserati rouge vif (un exemplaire unique dans le monde) le baron Egon Von Hofer est aux anges. Lancé à plus de 160 km/h il déclenche sur son passage les applaudissements de la foule massée sur le port d’Hammamet. Dernière ligne droite, dernier freinage, ultime accélération. Un bras levé au ciel, l’autrichien franchit en vainqueur la ligne d’arrivée du 11e Grand Prix Historique de Tunisie.

Le vainqueur, le baron Egon Von Hofer

Une épreuve qu’il connait bien et qu’il affectionne tout particulièrement " ici l’ambiance est absolument incroyable. Les tunisiens sont des passionnés de sport automobile, ils sont enthousiastes, heureux de nous voir et pour nous les pilotes c’est vraiment fabuleux de participer à cette épreuve. Nous sommes portés par la ferveur des gens, ils viennent nous parler, ils nous posent des questions, ils veulent tout savoir sur nos voitures. On voit que ce sont de vrais connaisseurs. Et pour couronner le tout, le soleil est au rendez-vous ".

Au terme d’un week end parfaitement maîtrisé, le pilote venu de Salzbourg a donc inscrit son nom au palmarès de cette épreuve qui fut organisée pour la première fois en 1928 à Tunis.

Cette année là, c’est le français Marcel Lehoux qui s’était imposé au volant de sa Bugatti 35C, à la moyenne de 121 km/h. Tracé sur le port d’Hammamet, le circuit du Grand Prix actuel est certes moins technique que celui du Bardo ou du Belvèdère à Tunis mais il n’en reste pas moins exigeant pour le vainqueur du jour " C’est une alternance de lignes droites et de virages très serrés. C’est un circuit qui demande donc beaucoup de concentration et de finesse de pilotage. Le revêtement est plutôt de bonne qualité heureusement et cela nous permet de prendre beaucoup de plaisir…"

Seule ombre au tableau, le plateau de participants était cette année encore décevant en quantité, en raison de l’instabilité politique dans le pays mais, heureusement pas en qualité. Sur la ligne de départ, on trouvait notamment la superbe Ferrari 250 TR de l’italien Corrado Copellini.

Un bolide rutilant, de moins de 800 kilos, équipé d’un impressionnant moteur V12 de 3 litres de cylindrée. Vitesse maxi au volant de ce monstre : 270 km/h ! Le savoir faire italien était également représenté par deux Alfa Roméo, une Sprint et une Spider 1600, et une superbe Fiat Balila de 1933.
Autre bijou, celui du suisse Paolo Morigi, une Jaguar Type C de 1953 qui a fait briller sous le soleil d’Hammamet les couleurs du célèbre constructeur britannique.

Pendant deux jours, ces pilotes ont donc régalé un public tunisien ravi, et ont fait le spectacle. Une belle récompense pour la jeune Fédération Tunisienne de l’Automobile, créée il y a moins d’un an, et dont le but est de promouvoir cette discipline dans le pays, malgré la période difficile qu’il traverse. Au moment de la remise des prix, son président, Slim Ghazzaï ne cachait d’ailleurs pas sa satisfaction et son optimisme pour l’avenir

" C’était un très beau Grand Prix avec un très beau vainqueur. Les pilotes ont vraiment joué le jeu et je tiens à les en remercier. Nous avons besoin d’eux et j’espère de tout cœur qu’ils seront plus nombreux l’an prochain. Il faudrait au moins 20 voitures au départ, ce serait magnifique…".

Même son de cloche du côté d’Hachemi Ben Amor. Le directeur de la société Jasmin Auto Rétro, soutenu par l’Office National du tourisme de Tunisie, n’a pas ménagé sa peine pour mener à bien cette aventure : " Tout s’est bien passé. Les pilotes sont heureux. Le public aussi. Tout le monde a œuvré dans le même sens, nous avions à cœur de démontrer que nous sommes capables d’organiser de beaux évènements et en toute sécurité pour les participants…".

Autre symbole de cet enthousiasme pour le sport automobile, le circuit tracé au cœur d’Hammamet a également accueilli la 5ème manche du Tunisia Challenge. L’occasion de voir des pilotes de très bon niveau se bagarrer au volant de 205, de Super 5 ou encore de Saxo, spécialement aménagées. Des pilotes qui n’ont souvent pas les moyens de s’offrir les voitures de course modernes, mais qui ont tout de même un sacré coup de volant...

Texte : Bernard Portugal
©Photos : organisation et REGGIANI GIANCARLO



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